Figures imposées

     L’Ainée, en 4^ème, a eu un devoir à faire : écrire une histoire en 20 – 22 lignes, avec un certain nombre de mots imposés. J’avais envie d’essayer à mon tout. Les mots imposés sont : girafe, cafetière, escalier, mariage, invisible, personne, incrédule, grouper, découvrir, couture, cheveu, langue, approcher, rose (l’adjectif), cueillir, besoin, joie. On a le droit de conjuguer les verbes et de mettre les noms au pluriel, on peut utiliser les mots plusieurs fois.

     J’avais bien trop bu à ce mariage. Le lendemain matin, en me réveillant, j’avais très mal aux cheveux et la langue pâteuse. Mais vous savez ce que c’est, on a beau se raisonner, on se laisse entraîner par ce tourbillon de joie et on boit à la santé du marié, de la mariée, de la mère du marié, de sa sœur et on finit par être complètement bourré. Et puis après vient le moment où l’on regrette. Ce moment c’était donc maintenant. J’avais besoin d’un bon café pour me réveiller. La sonnette se mît à retentir, ce qui n’arrangeait rien à mon mal de tête. Je me dirigeais lentement vers la porte, mais je découvris qu’il n y avait personne sur le pallier. Soit l’homme invisible me rendait une visite, soit c’était encore le gamin du deuxième qui me faisait une farce. J’entendis la cafetière crachoter les dernières gouttes de café alors que je me trouvais dans la salle de bains. J’admirais avec considération, presque avec respect, le blanc de mes yeux devenu rose pâle.

     Je repensais à ce mariage devant mon mug. La soirée avait bien commencé, j’avais trouvé le courage de m’approcher de cette jolie fille qui avait attrapé le bouquet de la mariée. C’était très amusant, et pathétique à la fois, de voir toutes ces filles se grouper comme des furies derrière la mariée à cause d’une tradition stupide. Il y avait même dans le lot une ou deux divorcées, c’est dire. Dans la bataille, l’une d’elle a fait craquer la couture de sa jupe et a offert à tous les hommes le premier moment de bonheur de cette soirée. J’ai dragué Virginie toute la soirée, un vrai gentleman, je suis même allé lui cueillir une fleur dans les innombrables bouquets qui étaient disposés un peu partout dans la salle. Trop facile… Et puis je me suis aperçu qu’elle n’était plus à côté de moi. J’étirais mon cou telle une girafe pour tenter de la retrouver, mais un ami m’informait qu’elle était déjà partie. Virginie était restée incrédule à tout mon baratin d’ivrogne, c’était évident et bien normal.

     Heureusement que la mère du petit con du deuxième est moins farouche. Je crois que je vais monter l’escalier, tout à l’heure, quand son fils sera parti. C’est bon pour le mal de tête, il parait.

Mots utilisés : 17/17

Longueur : 22 lignes (police 11 habituelle).

Mission accomplie, vous croyez que je demande à sa prof de me corriger ?

Comments

[Chris Phénix]

Je viens d'aller voir ce blog, ça pourrait être sympa de jouer là bas. Et puis ça me fera de quoi nourrir le mien.

[zofia]

Tu pourrais ! J'aime beaucoup :-)
Sur notre blog de défi d'écriture, on a eu à rédiger des textes avec des mots imposés, c'est moins facile qu'il n'y paraît. Perso, je te mets 20/20 ;-)