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Textes Blog & Rock and Roll
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25 novembre 2011

Louis Bertignac, Espace Pierre Cardin, 24 novembre 2011

les-Nuits-Musiciens-2011

     Pour plagier un prolixe créateur de slogan, si à 50 ans on n’a pas vu Louis Bertignac sur scène, on a raté sa vie. Et bien qu’il me reste un peu de temps avant de devenir quadragénaire, j’ai profité de l’opportunité qui m’était donné hier soir par la soirée d’ouverture de la 20ème édition des Nuits des Musiciens  programmée à l’Espace Cardin, Paris 8ème , pour réussir ma vie. Certes, aller voir un concert de rock à deux pas de la place de la Concorde, dans un endroit pareil, peut paraître incongru. Mais le public prenant de l’âge en même temps que Bertignac, il a tendance à s’embourgeoiser et à apprécier l’atmosphère cossue et un peu guindée de l’Espace Cardin. Le fait aussi que les fauteuils d’orchestre n’aient pas laissé place à une fosse laisse peu la possibilité aux spectateurs de s’enflammer tout de suite. Il faudra d’ailleurs attendre Cendrillon pour que les gens se lèvent enfin de leur fauteuil et viennent se masser contre la scène.

     Avant cela Louis Bertignac et ses deux acolytes, un bassiste énergique et un gros ours surpuissant à la batterie, avaient démarré avec 22m², Pro et Tziganes et Grizzly tirés de son dernier album Grizzly (ça c’est vraiment moi). C’est carré, mais tout le monde sait que ce n’est qu’un échauffement pour les musiciens et pour les spectateurs. Louis exécute les riffs et les solos avec le talent et l’énergie qui le caractérisent, mais tout le monde attend autre chose. Et c’est sans doute le drame de tous ces artistes qui ont une longue carrière, et qui ont connu une période glorieuse dans leurs jeunes années. Je suis sûr que si Hendrix revenait sur Terre avec un nouvel album, les gens ne voudraient entendre que Hey Joe,  Foxy Lady ou Purple Haze, les nouveaux morceaux ne feraient alors office que de hors d’œuvre. Heureusement Louis sait faire plaisir à son public, et ça tombe bien ça lui permet de se faire plaisir en même temps. Sa maîtrise de la guitare lui permet toutes les libertés, comme de basculer de Cendrillon à So Lonely, de Ça (C’est vraiment toi) à Satisfaction ou de  Ces Idées Là à Sailing de Rod Stewart. L’entracte intervient à la fin de ce qui est devenus un des moments phares de tous les concerts de Bertignac : Vas Y Guitare. Pendant ce morceau, Louis rend hommage à Chuck Berry, Jimi Hendrix, Jimmy Page, Keith Richards et Santana en jouant des solos à la manière de ses glorieux aînés de la six-cordes.

     La deuxième partie du show est consacrée aux invités de Bertignac. Ce festival est l’occasion de rassembler des musiciens sur la même scène, chaque soirée étant dédiée à un style musical différent (rock, chanson française, jazz et classique).  C’est d’abord Jean-Michel Kadjan qui rejoint Bertignac pour un duo de guitares acoustiques. Ils vont jouer deux chansons : Toutes Ces Bonnes Choses, tirée aussi du dernier album, puis ensuite un classique blues de l’immense Jimi, Red House. Du grand art ! Puis la section rythmique de Bertignac revient sur scène en compagnie de Beverly Jo Scott et pour deux reprises de haute volée : Gimme Shelter (avec en guest-star Paul Personne, s’il vous plaît) et The Wind Cries Mary (ma chanson préférée d’Hendrix). C’est ensuite au tour de Charles Pasi, gueule d’ange mais harmonica diabolique et superbe voix soul, de monter sur scène. On continue de piocher dans les grands anciens et cette fois si c’est Wilson Picket et Bob Dylan qui sont à l’honneur. Puis, malheureusement, Akram Sedkaoui était le dernier invité de ce concert. Ok sur Black Or White d’un certain MJ (non pas Jagger, l’autre…) il est crédible, mais j’ai trouvé sa voix énervante sur Immigrant Song. C’est un soulagement et une explosion dans la salle de l’Espace Cardin quand Louis reprend le micro et se lance dans un Won’t Get Fooled Again d’anthologie. Puis tout le monde revient sur scène pour le rappel et Jumpin’ Jack Flash.

     Voilà c’est fini dirait Jean-Louis. Deux heures et demie de rock durant lesquelles, Louis Bertignac, notre guitar-hero national nous a sorti un putain de show de derrière les fagots. Si la voix a vieilli, le corps semble être toujours en parfait état de marche. Les doigts du roi Louis sont précis, rapides et connaissent par cœur le manche de sa Gibson. Même si Bertignac va doucement mais sûrement sur ses 60 ans, aucun doute, le vaudou est toujours debout.

 

     Verdict : Rock And Roll Circus

 

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Commentaires
C
Mais quand tu avais 50 ans il avait quel âge le petit Louis ? 4, 5 ans tout au plus non ? ^^<br /> <br /> Non mais sérieusement peut être qu'aujourd'hui il a plus d'envie qu'à une certaine époque. J'avais entendu un de ces concerts à la radio l'été dernier et ça envoyait déjà du bois.
C
À 50 ans, j'avais vu Bertignac deux fois en concert. Et déçue à chaque fois. Ok, bon artiste, bon musicien... mais aucune qualité scénique. <br /> <br /> Chez Paulette (petite salle mythique locale), la soirée a ressemblé à une répétition maculée de blanc entre chaque titre. Pas mieux au concert du Bol d'Or où il manquait totalement d'énergie. <br /> Mais peut-être que la bourgeoisie des sièges en velours lui va mieux que les gobelets de bière... <br /> <br /> De toute évidence, il choisit son public. Et je n'en suis pas.
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