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7 juin 2012

Le Grand Soir

legrandsoir

 

     Jean-Pierre (Albert Dupontel) et Benoît (Benoît Poelvoorde) sont deux frères qu’a priori tout oppose. L’un a une vie en apparence très stable et est vendeur en literie dans une grande zone commerciale, l’autre se fait appeler Not et est le plus vieux punk à chien d’Europe. Après avoir fêté l’anniversaire de sa mère dans le restaurant familial (lui aussi dans la zone commerciale), Not décide lui aussi de profiter un peu de cet endroit où il fait frais l’été et chaud l’hiver. Au même moment, Jean-Pierre se fait licencier et on apprend qu’il est en pleine procédure de divorce. Jean-Pierre envoie tout balader et rejoint son frère Not dans la marginalité.

     Cinquième long métrage du duo grolandais Benoît Délépine et Gustave de Kervern, Le Grand Soir est une fable traitant à la fois de la société de consommation, de la normalité et de la liberté. Plus proches de l’Humanité que du Figaro, les auteurs ont voulu dénoncer l’emprisonnement invisible qu’impose à chacun d’entre nous la société au travers de cette satire cinématographique. Benoit Poelvoorde campe un punk bas du front plus vrai que nature, plus accroché à la laisse de son chien qu’au fil de sa vie. Il erre sans but parce qu’être immobile l’oblige à penser. La scène où Not se recoiffe et dans devant une vitre est cultissime, je ne vous en dis pas plus. Dupontel en fait parfois un peu trop, mais je suis trop de partie pris avec lui pour pouvoir en dire du mal. Brigitte Fontaine fait sa première apparition au cinéma dans le rôle de la mère des deux frères et ressemble exactement à l’image qu’on connaît d’elle. Est-elle vraiment timbrée ou joue-t-elle constamment un personnage ? La question mérite d’être posée. Enfin Gérard Depardieu apparait dans une scène où il lit l’avenir dans l’eau de vie (what else ?).

     Partant d’un postulat de base utopiste, nos personnages se heurtent à un réalisme froid. Non l’Homme n’est pas épris de liberté et se sentira toujours plus protégé et confortable en gardant ses chaînes. La vérité est cruelle, la liberté se paie cher, très cher et la plupart d’entre nous n’en ont pas les moyens. Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, on a droit à plusieurs scènes oniriques impliquant Les Wampas en concert et le duo Brigitte Fontaine – Noir Désir illustre aussi Le Grand Soir.

     Ressortir de ce film et voir un mec roulé en boule dans son duvet à même le trottoir dans un quartier où beaucoup de banques sont venues s’installer, prouve que Le Grand Soir pose de bonnes questions. La liberté, quelle liberté ?

     Le Grand Soir a reçu le Prix Spécial du Jury de la sélection Un Certain Regard à Cannes.

 

Verdict : La vie est méchante.

 

Le Grand Soir, un film de Benoît Délépine et Gustave de Kervern, avec Albert Dupontel, Benoit Poelvorde, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, sorti le 6 juin 2012.

 

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Commentaires
C
Profite, pour le moment je ne demande pas de droits d'auteur. Mais oublie pas de me citer, en plus citer des auteurs inconnus ça en jette en société. Autant que de dire qu'on est proctologue, c'est dire.
C
"La liberté se paie cher, très cher et la plupart d’entre nous n’en ont pas les moyens." Celle-là, je te la pique !
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