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Textes Blog & Rock and Roll
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13 juillet 2012

Rolling Story (2ème partie)

rolling 50

 

     1965 sera l’année de l’envol définitif pour les Rolling Stones. Les Stones étaient déjà venus en Amérique deux fois l’année passée. La légende raconte qu’en visitant les studios Chess à Chicago ils tombèrent nez à nez avec un Noir d’un âge respectable en train de repeindre le plafond du studio. Les jeunes anglais intimidés par l’endroit se présentèrent humblement, et le peintre descendit de l’échelle en leur tendant la main : « Bonjour je suis Muddy Waters ». L’accueil que leur réserva une Amérique puritaine fut assez glacial en 1964, mais pour cette troisième tournée ils profitèrent de l’appel d’air provoqué par la beatlemania et devinrent de véritables vedettes non seulement acclamées par le public mais également adoubés par les grands bluesmen locaux. Un soir, alors que le groupe était en Floride, Keith Richards travaille sur de nouvelles chansons avec un magnétophone. Le lendemain lorsqu’il réécoute la bande il n’y entend que des ronflements et, tout de même, un riff répété plusieurs fois. Il soumet l’idée et aux autres membres du groupe et la chanson est enregistrée une première fois. Keith dira qu’il n’était pas très emballée par cette chanson lorsque les Stones l’ont enregistrée pour la première fois. Ça ferait tout au plus une face B ou un titre pour un futur 33 tours. Et pourtant Keith venait tout simplement de pondre le riff le plus emblématique de toute l’histoire du rock : (I Can’t Get No) Satisfaction

 

 

     Avec Satisfaction, les Stones sont désormais des stars planétaires et le succès se poursuit avec Get Off Of My Cloud. Les Stones donnent énormément de concerts, pas moins de 223 à travers le monde pour l’année 1965. Et à chaque fois le scénario se répète inlassablement. Les filles hurlent, les gars veulent en découdre entre eux ou avec les forces de l’ordre, et parfois les Stones sont obligés de filer à l’anglaise au bout de quelques minutes seulement car la salle doit être évacuée. 1966 sera plus calme de ce côté-là, moins de 90 shows seulement, mais sort Aftermath, le premier album composé uniquement de chansons signées Jagger/ Richards. Les Stones explorent de nombreux horizons sur ce 33 tours acclamé par les critiques du monde entier. Et pourtant ce disque écrit par Mick et Keith portera la marque lumineuse de Brian Jones. Bien que son influence décline un peu plus chaque jour au sein du groupe, cet instrumentiste génial fourmille d’idées et notamment toute la partie de sitar sur Paint It Black, qui sera lui aussi numéro 1 en Angleterre et en Amérique.

 

     Si 1966 est l’année de la confirmation de tous les succès, 1967 sera l’année de tous les dangers pour les Rolling Stones. Ces mauvais garçons à succès qui se livrent sans scrupule à tous les excès dérangent l’establishment britannique. Les flics sont toujours sur leur dos en raison de leur consommation avérée, et assumée, de drogues. Les descentes de police et perquisitions ne donnent rien jusqu’à l’affaire de Redlands. Redlands c’est la maison que Keith a acheté quelque temps auparavant. Richards reçoit un soir quelques amis, dont Mick Jagger et Marianne Faithfull (la compagne de Jagger à l’époque), ainsi que George Harrison et Madame. Peu de temps après le départ du Beatle, décoré par la Reine en 1965, la police investit les lieux et retrouve quelques substances illicites et Marianne Faithfull quasi nue sous une fourrure en la compagnie exclusive d’hommes. C’en est trop pour les autorités qui décident d’en finir avec ses voyous. Keith et Mick sont condamnés à trois mois de prison mais en sortiront le lendemain sous les bravos de la foule. Le très sérieux Times était venu en aide aux Rolling Stones en titrant « Qui veut écraser un papillon sur une roue ? » pour signifier un traitement inéquitable en défaveur des deux jeunes gens. Pour remercier les fans de leur soutien, les Rolling Stones sortent un single intitulé We Love You, avec la présence de Lennon et McCartney dans les choeurs.

 

brian anita keith    

     On le voit dans cette vidéo, Brian Jones ne ressemble plus à cet être angélique qui faisait craquer les filles lorsque le groupe débutait. Car dans les premières années de l’existence du groupe, c’est bien devant Brian que les demoiselles se pressaient et trépignaient. Et c’est pour ça que Mick déployait autant d’efforts sur scène pour qu’on le remarque. Mais petit à petit sa situation se dégrade au sein des Rolling Stones. Tout commence lorsque les autres membres du groupe s’aperçoivent que Brian s’arrange dans les contrats pour toucher une part supplémentaire en tant que leader du groupe. Cette trahison, et Mick n’est pas du genre à plaisanter avec l’argent, va engendrer une rancune tenace envers lui de la part de Jagger et Richards. Presque un demi-siècle plus tard Keith ne sera pas tendre du tout avec Brian Jones. En gros oui Brian avait beaucoup de talent mais quel connard c’était ! Brian Jones n’a jamais composé une seule chanson des Stones, donc lorsque le duo Jagger/Richards s’est mis à écrire il s’est retrouvé relégué au rang de simple guitariste, perdant ainsi la main mise sur la marche des Rolling Stones. Doté d’une santé fragile, Biran va en plus avoir un penchant certain pour la consommation d’alcool en tout genre. Et puis coup de grâce, au cours d’un voyage mouvementé en direction du Maroc, Keith va lui piquer sa nana, la plantureuse Anita Pallenberg. Anita, qui quelques années plus tard, partagera l'affiche du film Performance, au cours duquel les scènes de sexe entre les deux partenaires ne seraient pas simulées. Lorsque la rumeur arriva aux oreilles de Keith Richards, ce dernier rappliqua illico sur le lieu du tournage. Après une expérience psychédélique, malheureuse diront les puristes, les Stones vont revenir aux sources et enregistrer l’album Beggars Banquet, un chef d’oeuvre. Brian Jones a complètement sombré dans la dépression, l’alcool et la drogue, semble devenu totalement incapable de comprendre quoi que ce soit. Après avoir tenté maintes fois de lui expliquer ce qu’il faut faire, Jagger et Richards décident tout simplement de le laisser dans son coin et de ne pas relier l’instrument de Brian Jones à la console d’enregistrement. La caméra de Jean-Luc Godard filmant l’enregistrement de Sympathy For The Devil, au cours de l’été 1968, pour son film One + One montre à quel point Brian Jones et absent.

 

 

 

     Les Stones n’ont plus donné de concert depuis 2 ans et envisagent de partir en tournée en Amérique. Problème, Brian Jones n’est plus capable d’assurer le moindre concert d’une part, et d’autre part ses problèmes judiciaires à répétition l’empêcheront à coup sûr d’obtenir un visa pour les Etats-Unis. Sans aucun scrupule, et sans doute avec beaucoup de satisfaction, Jagger et Richards en compagnie de Charlie Watts, se rendent chez Jones pour lui signifier qu’il ne faisait plus partie des Rolling Stones, groupe dont on rappelle qu’il est à l’initiative. Brian Jones admet qu’il n’est plus en était de continuer mais pense pouvoir être capable de revenir plus tard. Les Rolling Stones engagent alors Mick Taylor, un jeune prodige de 20 ans, pour remplacer Jones. Un mois après la visite de ses ex-compagnons de route, on retrouve le corps sans vie de Brian Jones, flottant dans sa piscine. Fondateur des Rolling Stones, il devient également sans le savoir le fondateur du 27 Club, association funèbre des rock stars mortes à 27 ans. Le 5 juillet 1969 à Hyde Park, devant 500 000 personnes, le concert prévu par les Stones pour présenter leur nouveau guitariste se transforme en hommage à Brian Jones. Jagger commence par lire un poème puis on lâche dans le ciel de Londres des papillons blancs, dont la plupart seront morts d’étouffements en attendant d’être libérés. Les Stones jouent lors de ce concert légendaire quelques-uns de leur plus grands succès dont Honky Tonk Women sorti la veille, soit le lendemain de la mort de Brian.

 

 (à suivre)

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Commentaires
C
Un petit coup de relecture aurait été de bon ton ici...
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