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Textes Blog & Rock and Roll
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10 octobre 2012

Artnaque

voliere

 

     Trois semaines sans poster, ça commence à faire long, surtout quand on revendique le fait de tenir un blog. Depuis le dernier billet, je suis allé au ciné, j’ai lu un ou deux livres, mais pas d’envie particulière de vous faire partager mon avis, qui je le sais compte énormément pour vous.  Pourtant j’ai une play-list constituée, couchée dans un carnet sur mon bureau, qui n’attend plus que mon bon vouloir pour aller visiter vos tympans. Oh il y a bien certaines choses qui m’ont consterné ces derniers temps, coucou Jean-François, si tu pouvais l’avoir dans le Fillon pour la présidence de l’UMP j’en serai ravi, mais j’ai réussi sans mal à garder le silence. Et puis il ya eu Céleste Boursier-Mougenot. Rendons grâce à cet homme. Oui, parce que Boursier-Mougenot n’est pas le nom de jeune fille de la femme de Babar,  c’est aussi sa cousine d’ailleurs, mais Céleste Boursier-Mougenot est un plasiticien de 51 ans qui propose en ce moment au 104, haut lieu culturel parisien, une installation intitulée Here To Ear dans le cadre de l’expositionPar Nature. Je sais, j’ai dit auparavant sur ce même blog qu’il n’y avait aucune vérité en ce qui concerne la chose artistique. Oui je l’ai dit, mais comme en même temps j’ai toujours raison, il fallait que je m’exprime à ce sujet. Qu’est ce donc que cette installation ? Dans une salle, Céleste a enfermé soixante oiseaux, une guitare électrique et un ampli et a mis quelques morceaux de pelouse et un bassin afin que les oiseaux puissent boire. Dans cette pièce, après s’être délesté de quelques menues piécettes, le public peut s’introduire dans la salle et ainsi jouir du spectacle.  Une petite illustration en image sera plus parlante.

 

 

     J’ai vu notre ami Céleste sur ITélé nous présenter son œuvre dans le cadre de la rubrique Culture du 6-9 de la chaîne info. La chroniqueuse, s’enthousiasmait à propos de ces oiseaux qui se posaient sur une guitare. Puis on voyait l’artiste nous expliquer le pourquoi du comment. Certes je n’entends rien à l’art contemporain, mais son laïus était grotesque. Mais bon on nous disait à la télé que c’était beau, poétique, formidable, donc ça l’était et puis c’est tout. Madame Phénix eut cette réaction pleine de bon sens : « 60 oiseaux enfermés dans une pièce pendant des mois (l’expo dure du 22 septembre au 17 mars), ça va en faire des kilos de fiente ». C’est pas faux. Est-ce que nettoyer toute cette merde accumulée pendant des semaines ne va pas altérer l’œuvre mon cher Céleste ? J’espère que l’artiste s’est posé la question, car la nature n’est pas que couleurs chatoyantes et chants de petits oiseaux, elle est aussi faite d’excréments ou de cadavres bouffés par des charognards. A peine le reportage terminé je me mis à camper une sorte d’artiste fou avec une voix hispanisante à la Dali, mais un phrasé Lagarfeldien aurait pu tout aussi convenir, et je moulinais les bras dans tous les sens. «Oui chérie, tu vois, il y a les oiseaux et les hommes rassemblés dans le même endroit. Les animaux et les hommes n’ont pas le même langage, il y’a une impossibilité de dialoguer, et au milieu la guitare. L’oiseau parle à travers la guitare, la musique est l’interface entre les espèces. Tout ça nous rappelle que nous sommes aussi des animaux, il y a une musique intercosmique qui nous traverse de part en part, tu vois, c’est beau, c’est naturel, j’ai presque envie de dire que c’est divinatoire ».

     20 minutes en remet une couche dans son édition du mardi 9 octobre dans ses pages culturelles. Je cite : « leurs pattes, bec et simples mouvements actionnent les cordes et produisent des accords d’une mélodie profonde ». Faut quand même sacrément être défoncé à l’acide pour trouver que les sons émis, involontairement puisqu’on voit bien sur la vidéo que les oiseaux sont plus préoccupés par une brindille que par la guitare en elle-même, constituent une mélodie profonde. L’auteur de l’article poursuit : « L’émotion est forte face au mariage de culture rock et de poésie champêtre de cette œuvre (…) ». C’est ça qui doit me manquer pour saisir la beauté de cette œuvre, la poésie champêtre. Bon moi je suis un urbain faut dire, j’ai toujours vécu à un quart d’heure du périphérique. Et pour finir on nous achève avec « Ajoutez à cela la projection anthropomorphique et vous n’êtes pas loin de l’extase ». De l’extase. De l’extase ?! Au bout de 5 minutes j’aurais plutôt envie de décrocher la guitare et courir après ces foutus piafs qui seraient bien mieux en liberté pour les assommer. Toujours dans l’article de 20 minutes Céleste a le droit à la parole et ne dit  pas que des conneries. « Cette expérience comment un peu l’histoire du rock. Il y a maints exemples d’artistes qui, techniquement incapable d’imiter l’académisme, ont inventé leurs propres moyens et techniques pour atteindre leur but en osant des gestes iconoclastes ». S’il parle du punk par exemple, je le suis totalement dans cette déclaration. Si pour lui faire du rock, c’est d’abord être un mauvais technicien, j’aurais alors deux mots à lui dire. Ou alors, je suis le plus grand rocker de tous les temps puisque malgré quelques efforts répétés, je n’ai jamais été capable de sortir un accord correct de ma guitare. Conclusion de l’article de 20 minutes : Ces oiseaux qui jouent à la place des hommes (Non non non et non ces oiseaux ne jouent pas, la guitare pour eux n’est qu’un perchoir, pas un moyen de s’exprimer) en sont l’illustration et font entrer la nature dans la ville (10 mètres carrés d’herbe dans une pièce et la nature est entrée dans la ville. On va y aller en douceur pour commencer hein…), en posant la question de la modernité. Voilà autre chose, qu’est ce que la modernité vient faire là dedans.

     Je ne sais pas combien est payé Céleste pour présenter ses petits oiseaux et sa guitare à travers le monde, mais ce que je sais, c’est que je ne dépenserai jamais un centime pour aller voir ce genre d’happening à la mord-moi-le nœud. Soit Céleste se fout de la gueule du monde sciemment, et là je dis bravo Céleste. Mais vraiment hein. Se faire des couilles en or en prenant les gens pour des cons ce n’est pas donné à tout le monde. Soit Céleste est persuadé de ce qu’il raconte, le journaliste de 20 minutes aussi d’ailleurs, et dans ce cas là je considère que l’art contemporain c’est uniquement de la branlette intellectuelle pour bourgeois oisifs. Faut quand même rien avoir à foutre pour aller s’enfermer dans une pièce avec des oiseaux et une guitare électrique. Ou à la rigueur, même s’ils manquent cruellement de technique, et ça tombe bien ce sera pour la semaine prochaine, ces drôles d’oiseaux là :

 

 

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Commentaires
C
"... car la nature n’est pas que couleurs chatoyantes et chants de petits oiseaux, elle est aussi faite d’excréments ou de cadavres bouffés par des charognards."<br /> <br /> Dans le Grand Livres des citations de Môsieur Phénix , celle-ci figurera en bonne place !
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