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5 mars 2013

Jake Bugg au Trianon - Lundi 4 Mars 2013

 

 

 

jake bugg

     Je vous avais chroniqué son album il y a quelques semaines, mais pour vous chers lecteurs, je me suis rendu au concert de Jake Bugg au Trianon hier soir. On le présente comme le nouveau Dylan, filiation qu’il rejette mollement, il fallait voir ce que valait sur scène la nouvelle merveille venue de l’Angleterre. Ce jeune homme de 19 ans rassemble un public assez large. Cela va de l’ado à peine pubère enamourée de ce gamin à peine plus âgé qu’elle, à la mamie de 65 ans bien tassée, cheveux plus blancs que blanc (mais qui passe sa soirée à faire des photos avec son Blackberry comme une gamine de 15 ans). Ceci dit les populations ne se mélangent pas (trop) : les jeunes dans la fosse, les vieux au balcon. Oui j’étais au balcon. Jake Bugg rassemble donc les générations mais sans doute pas pour les même raisons. Jake Bugg attire un public jeune parce qu’il est jeune, il y a identification du fan à son héros. Les adultes sont plus sensibles à sa musique et à son style folk qui bien sûr ramène à une époque qui commence à dater. Non Jake Bugg n’est pas le nouveau Dylan. Si l’atmosphère musicale s’en approche, l’époque n’est pas la même et les chansons ne respirent pas cette révolte que le Zim’ exprimait. Est-ce une raison pour bouder notre plaisir ? Surement pas.

     Après une première partie très bien assurée par Jack Savoretti, un Italo-Anglais seul avec sa guitare acoustique et sa voix éraillée, c’est l’heure de constater de visu si Jake Bugg mérite la très bonne réputation qui le précède. Les vieux standards du blues et du rock qui ont fait patienter la foule s’arrêtent, le noir se fait en même temps que le silence. Hurlement des jeunes groupies, Crossroads de Robert Johnson résonne dans les haut-parleurs. Dans les premiers rangs ça ne devait pas parler à grand monde. Lumière. Jake Bugg seul devant son micro attaque Fire, la dernière plage de son album, une sorte de vieux blues époque Années Folles justement. Impeccable et il le clôt par un « Good Evening Paris » qui déclenche une ovation. United Kingdom, twelve points. Puis ses deux musiciens viennent le rejoindre. Mention spéciale au bassiste, un djeunes à cheveux long et chemise à carreaux, avec une vraie tête de djeunes. La même que celle de votre ado quand vous lui demandez de ranger sa chambre. Ceci dit à la basse il fait le boulot, rien à dire, idem pour le batteur, un peu plus âgé semble-t-il, ça doit être leur chaperon, le mec qui, comme il a plus de 21 ans, peut aller chercher des bières sans problèmes.

     Les chansons s’enchaînent très vite, faut dire que pour Jake Bugg, un morceau qui dure 4 minutes c’est déjà une chanson-fleuve. C’est carré, en place et on se demande comment ce gamin, pur Londonien, peut nous transporter ainsi dans une ambiance très américaine avec ce folk-rock venu tout droit d’outre Atlantique. Bravo bonhomme. Bon par contre, question relation avec le public il y a encore du boulot. Si l’ambiance est bonne dans la salle c’est avant tout grâce aux spectateurs. Entre chaque chanson Jake Bugg reçoit de grosses salves d’applaudissements auxquelles il répond par un timide « Thank You » voire « Thank You Paris » quand il est super détendu mais pas plus. Ceci dit, il a bien tenté de dire un truc en français, mais à part Merci, rien n’est sorti. On va mettre ça sur le compte de la timidité d’une part, et n’oublions pas que, finalement, le français est une langue très peu parlée dans le monde.

     Bien sûr l’essentiel de son répertoire se repose sur son premier album mais nous avons le plaisir d’entendre Slumville Sunrise, un morceau beaucoup plus rock que la moyenne de sa production. Une voie que le jeune Londonien pourrait explorer avec bonheur à mon avis. On en arrive assez vite à la fin du concert avec ses trois plus gros succès à la suite : Two Fingers, Taste It et Lightning Bolt. La grande majorité des gens en balcon sont alors debout et font un triomphe romain à ce gamin de 19 ans. Avec les rappels Broken (seul en scène), puis Folsom Prison Blues, sa chanson préférée annonce-t-il, le concert s’achève en à peine plus d’une heure. Robert Jonhson en intro et Johnny Cash pour finir. Voici les deux monstres sacrés sur lesquels Jake Bugg s’appuie pour tracer sa route. Pour démarrer dans la vie, il y a pire. Alors, non, je me répète, Jake Bugg n’est pas encore à ranger dans la catégorie des Dylan, il manque encore notamment énormément de charisme, mais soyons indulgents et laissons-lui le temps de progresser. Ce garçon semble bien parti, ne lui faisons pas croire dès maintenant qu’il est déjà arrivé.

 

     Verdict : Génie en herbe.

 

      Jake Bugg, Jake Bugg, Mercury Records, sorti en janvier 2013.  

 

 

 

 

 

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Commentaires
C
Et toi Colo tu es Peggy la Cochonne c'est bien ça ?<br /> <br /> Mais sinon ouais je me vois bien en Statler ou Waldorf, voire même les deux en même temps d'ailleurs
C
Les vieux au balcon, ça renvoie obligatoirement à ça :<br /> <br /> http://a395.idata.over-blog.com/300x225/3/76/71/17/muppet-show.jpg
C
Mea culpa, je voulais effectivement dire qu'il existe aussi un public rock jeune qui connait ses classiques mais manifestement j'ai oublié de l'écrire. Ceci dit ce n'est pas majoritaire et c'est logique, on commence souvent par écouter de la soupe avant de passer aux choses sérieuses si on n'a personne pour nous mettre sur le bon chemin dès le départ.
M
Les jeunes n'étaient peut-être pas là que pour sa belle gueule... Les fans de Justin Bieber étaient dans la salle d'à côté. Pour aller voir Jake Bugg, possible que tu sortes un peu le dimanche quand même. Charles, sors de ce corps ! Il y a des choses que les moins de 20 ans connaissent. Certes, ils sont peu mais tu fais de l'âgisme là !
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