Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Textes Blog & Rock and Roll
Textes Blog & Rock and Roll
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 23 438
30 août 2011

Incendiaire

incendiaire

 

Une femme vivant dans un quartier populaire de Londres voit son fils de quatre ans et son mari mourir dans un attentat. Le 1er mai, onze kamikazes d’Al Qaïda se sont faits exploser dans l’Emirates Stadium, causant la mort d’un peu plus de mille personnes. La capitale anglaise sombre dans la psychose et cette femme dans la folie. Elle décide alors d’écrire à Oussama Ben Laden pour lui demander d’arrêter le terrorisme.

Quand on lit le pitch d’Incendiaire, on pourrait craindre un long témoignage poignant, plein de bons sentiments et forcément barbant à la longue. C’est en fait tout le contraire. L’héroïne parle directement à Ben Laden sans jamais prendre le spectateur à témoin. Elle lui raconte sa vie avant le 1er mai et toutes les conséquences qu’a engendrées l’attaque terroriste sur un ton plutôt léger malgré l’extraordinaire violence de la situation. En fait Ben Laden pourrait être, malgré tout, son pote, un pote qui a fait une grosse connerie et à qui elle explique qu’il n’aurait pas dû, même si, d’un certain côté, la narratrice peut comprendre les raisons qui l’ont poussé à envoyer ses kamikazes.

Finalement le sujet principal d’Incendiaire n’est pas, comme on pourrait le penser, l’épreuve d’un deuil terriblement douloureux comme la perte d’un mari et d’un enfant dans un attentat terroriste, mais comment notre société occidentale doit réagir face à ce type d’attaque. Après cet attentat, Londres devient complètement paranoïaque, on instaure des couvre-feux nocturnes, les musulmans sont clairement ostracisés, des ballons flottants au dessus de la ville quadrillent l’espace aérien. Le but est dont atteint, la terreur est là. Chris Cleave promeut une approche plus scandinave de la situation : surtout ne rien changer à nos habitudes. Si la position est louable, le propos s’en trouve alourdi par un penchant complotiste et la toute fin que je qualifierais de mielleuse, genre aimez vous les uns les autres, très dissonante de l’atmosphère du reste du roman.

    Deux petites choses pour finir. Je ne sais pas si c’est une erreur d’édition où si cela est volontaire, une réplique de la narratrice peut le laisser penser, mais il n’y aucune virgule dans ce roman. C’est parfois pénible. Enfin, coïncidence macabre, Incendiaire est sorti le 7 juillet 2005  le jour même où Londres était la cible de plusieurs attentats, bien réels ceux-ci, dans les transports en commun.

 

Verdict : London’s Burning

 

Incendiaire, écrit par Chris Cleave, éditions Livre de Poche, publié en 2005

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité