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Textes Blog & Rock and Roll
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12 juillet 2010

Et avec ceci ?

                Le fonctionnaire est un individu mal aimé de la part de ses contemporains. Essentiellement quand ceux-ci ne sont pas fonctionnaires. Et ceci en dépit du fait que le nombre de personnes s’inscrivant aux concours de la Fonction Publique grandit d’année en année. En clair les gens détestent les fonctionnaires mais rêvent de le devenir. Première contradiction. Pourquoi les fonctionnaires sont-ils tant décriés ? Parce que tout à chacun a vécu des dizaines de fois dans sa vie la terrible expérience de la queue. Oui même vous messieurs. Je parle bien évidement de ce qui peut se passer dans un bureau de Poste classique, à la Sécurité Sociale, ou dans n’importe quelle préfecture où l’on vous réclame absolument le formulaire B52 (Love Shack !) pour accéder à votre requête. Mais, pas de chance, c’est le guichet d’à côté qui délivre ce formulaire et il est fermé aujourd’hui. Vous avez l’impression désagréable que le Service Public s’est transformé en Supplice Public, et « avec les impôts qu’on paye, hein, franchement, ils pourraient se bouger le cul ».

                Argument recevable, j’en conviens, mais parfois il se trouve que le fonctionnaire et l’employé du secteur privé échangent leur place de chaque côté du comptoir. Deux petits exemples très récents mais assez significatifs. Hier soir je vais au cinéma avec l’Ainée et la Cadette. La cliente devant moi paie sa place et s’écarte de la file. Normalement, à ce moment là, j’aurais dû dire dans la foulée « Bonsoir, trois places pour Shrek s’il vous plaît ». Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça. Brigitte, derrière sa caisse, perchée sur son fauteuil en skaï, ne m’adresse aucun regard. Elle préfère causer avec sa collègue qui avait également des clients devant sa caisse. « Il te reste quoi ? Juillet aout septembre à faire et puis après tu es tranquille ? Tu pars en vacances après ? Ah oui, c’est bien là bas, j’y suis allée avec Kévin y’a deux ans. On a eu du beau temps, et puis tu pourras te reposer… bla bla bla ». Au bout d’un certain temps, elle a dû remarquer que quelqu’un la regardait avec insistance puisqu’elle s’est tournée vers moi. Elle m’a regardé d’un air presque dédaigneux, mais la circonstance l’imposait puisqu’elle se situait environ un mètre au dessus de moi. Elle a encaissé ma monnaie, m’a délivré mes billets et a repris sa discussion à peine avais-je fini de la remercier.

                Aujourd’hui je suis allé m’acheter à manger à Monop’. Il était midi, vous vous imaginez bien qu’il y avait pas mal de monde dans le magasin. Malgré cela seulement deux caisses étaient ouvertes. Les files des clients qui attendaient pour payer s’étiraient dans les rayons. Mais, bonne nouvelle, on voyait bien qu’une troisième caisse allait ouvrir. Les deux types devant moi étaient à l’affut, prêts à balancer leurs provisions sur le tapis roulant de cette caisse supplémentaire pour être en pole-position. La caissière devant prendre son service nous ayant envoyé un signal fort en venant trier ses pièces afin de remplir son tiroir-caisse. Mais cruelle déception pour nous tous, elle repartait une fois sa besogne terminée. Nous continuâmes à avancer, en sueur, plein de tristesse devant le départ de cette femme. Puis, surgie de nulle part, revoilà notre caissière qui reprenait son poste. D’un mot elle fit de nous les plus heureux des hommes. « C’est ouvert ». Coup de bol c’était moi l’Elu. Monop’ étant néanmoins une jungle il a fallu que je me précipite pour ne pas me faire dépasser. Fier comme Artaban, je me plaçai devant la caissière, grisé par ma réussite, je suis même arrivé à ouvrir un sac plastique en moins de dix secondes. Et j’ai attendu… J’ai attendu que Mademoiselle ait fini de ranger sa pile énorme de sac orange. Ah il fallait voir avec quelle application elle les détachait pour bien les lisser. Pendant ce temps là, la file continuait de grossir (j’aurais pu dire la queue mais le CSA m’aurait obligé de mettre un macaron -12 sur cet article). Nous étions désormais une bonne vingtaine à l’admirer en train de ranger ses putains de sacs. A un moment je me suis dit : bon ok il faut des sacs pour les clients, mais qu’est ce qui est le plus important, écluser la file ou ranger méticuleusement des sacs ? Manifestement elle n’était pas pressée de s’occuper des clients. Elle finit tout de même par passer mes articles et me faire payer. Sans un mot.

                Finalement qu’on soit face à l’Administration ou au privé il peut arriver que le service soit nul. Ce n’est donc pas une question de statut professionnel. Il faut donc chercher ce qui rassemble ces deux camps pour savoir où est le problème. Bon sang mais c’est bien sûr ! C’est le fait d’être Français que tous ces gens ont en commun.

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Commentaires
C
Tout à fait Jude. <br /> <br /> Je crois que certains n'ont pas envie de se battre pour ceux qui les emploient car ils ne voient dans les patrons que des méchants opresseurs. Alors que c'est dans leut intérêt que leur boîtes marchent au mieux, et ça commence par attirer et fidéliser le client. Ce sont ceux qui sont au guichet/comptoir/caisse les premiers représentants d'une entreprise et qui donc font souvent le succès d'un commerce.
J
Dans le service public au moins on nous apprend à être aimable et poli face aux usagers. Et pas à les ignorer. Bonjour, merci, au revoir,.... Quand bien même c'est parfois robotisé. Alors que pourtant la logique ne voudrait-elle pas, à l'inverse, que ce soit dans le privé que les employés devraient se montrer affables et accueillants face à des clients (et non des usagers) qui eux auraient le choix d'aller voir la concurrence ?
C
Mouais je suis pas convaincu. <br /> Plus on serait riche plus on aurait envie de servir ? <br /> Il me semblait que ceux qui avaient de la thune avaient plutot envie de se faire servir.
C
Ou une passion du service client à la hauteur du salaire tout simplement ?
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