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Textes Blog & Rock and Roll
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18 octobre 2010

Rébellion piège à con

Alors ça y’est, la jeunesse est dans nos rues, se ralliant aux syndicalistes de tous poils, beuglant « Révolution » sous des bannières faites à la va-vite et qui font sans doute pleurer de honte tous les professeurs de français du pays. Et encore ça c’est dans le meilleur des cas. D’autres connaissent soudainement  un regain d’énergie et, bien qu’étant incapables il y a quelques jours encore de garder les yeux ouverts et simultanément de faire marcher leur cerveau en cours, montent des barricades devant les entrées des lycées en moins de temps qu’il ne faut pour écrire Résisistance (la faute est d’origine) sur une poubelle en feu. Tout ça à une semaine seulement des vacances de la Toussaint. Hasard du calendrier j’en suis persuadé.

Révolution, démocratie en voilà de grands mots dans la bouche de nos adolescents dont certains auraient toutes les peines à déchiffrer un article de deux pages en moins de vingt minutes. Révolution, quelle révolution ? Vous voulez prendre le pouvoir alors que vous êtes incapables de vous assumer tout seul ? Vous êtes bien au chaud chez papa et/ou maman, si la soupe n’est pas à votre goût vous vous enfermez dans votre chambre en faisant la gueule et vous voulez dirigez le monde. Remarquez bien qu’en tout adolescent il y a un dictateur qui sommeille (et vice versa). Néanmoins, et c’est rassurant, nos ados sont encore des gamins. Au tout début de la contestation lycéenne, des djeunes ont voulu faire un brasier dans un gros bidon devant leur bahut. Pourtant je suppose que leurs parents leur ont dit de ne pas jouer avec les allumettes, mais une jeune fille s’est retrouvée brûlée au troisième degré suite à un retour de flamme après un trop plein d’essence dans le barbecue. Salement amochée, la demoiselle. Du coup les gamins ont rangé tout leur bordel et sont rentrés sagement en cours.

Il y a un phénomène qu’on ne voit que dans les manifestations de la jeunesse : ce qu’on appelle les casseurs. Dans une manifestation syndicale classique, on ne retrouve que des adultes avec un service d’ordre confié à des adultes. Il arrive que ça dégénère entre les manifestants et la Police, mais je pense uniquement quand c’est le but premier du rassemblement. Je pense aux opérations coup de poing des agriculteurs notamment. Quand ce sont des jeunes qui défilent, ils entrainent dans leur sillage une autre population djeunes plutôt délinquante. Ceux là s’en prennent aux manifestants eux-mêmes et aux vitrines alentours. On en voyait un ces derniers jours s’acharner sur la vitrine d’un Quick. En quoi péter la vitrine d’un Quick a un quelconque rapport avec le combat contre la réforme gouvernementale des retraites ? Un lycéen lambda se trouvant dans ce genre de manifestation réfléchira à dix fois avant de remettre les pieds dans une manif après avoir pris un bourre-pif ou s’être fait voler son portable. La révolution oui mais pas sans mon portable.

Démocratie ? Quelle démocratie ? Empêcher les autres d’agir parce qu’ils ne sont pas du même avis c’est ça la défense de la démocratie ? Pourquoi cinquante ou cent lycéens empêcheraient les trois cents autres de s’instruire et les professeurs de faire leur boulot (payé par les impôts des parents des bloqueurs soit-dit en passant) ? Un des fondements de la démocratie c’est le principe de majorité. On fait comme la majorité le décide. Ça ne veut pas dire que la majorité a raison ou tort, ça veut juste dire que si tu veux faire changer de chemin au troupeau il faut en convaincre la moitié plus un. Est-ce qu’on fait un vote avant de bloquer les autres ? Non. Mais bon ils ne font que copier les adultes où une minorité décide de bloquer la majorité en supprimant des trains, en fermant les routes, en rationnant l’essence pour faire changer de route au troupeau, ou en l’occurrence s’enliser sur le même chemin.

A 15-16 ans, on était nombreux à ne pas savoir ce qu’on voulait faire plus tard. Pour nous la route passait d’abord par le bac et puis après on allait bien voir. Et les ados de 2010, comme leurs prédécesseurs, manipulés habilement par des forces qui les dépassent et jetés dans la rue maladroitement par une ex prétendante au trône, considèrent que la retraite est le combat primordial à mener aujourd’hui. Ils n’ont encore jamais travaillé qu’ils pensent déjà au moment où ils vont s’arrêter de le faire. Tout ça pourrait prêter à sourire avec bienveillance si certains n’y laissaient pas des plumes. Notamment ce jeune garçon de 16 ans qui va peut être y laisser un œil après avoir subi un tir de flashball. Est-il nécessaire de se mettre physiquement en danger pour quelque chose dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants ? Je n’en suis pas certain.  Vous me direz qu’il faut bien que jeunesse se passe. Oui c’est vrai, et c’est assez touchant de voir que, finalement, ils ne font que reproduire le schéma de leurs ainés, qu’ils veulent vivre à leur tour leur « mai 68 ». Mais comme disait l’autre Laisse pas trainer ton fils si tu veux pas qu’il glisse.

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Commentaires
V
Ben moi, je suis contre la grève, parce que ça fait chier tout le monde, ça changera rien du tout et en plus ça coute cher ! au fait... bonjour....
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