Le jeu de la Vérité

L’humain est parfaitement contradictoire, et j’en sais quelque chose pour l’être tout particulièrement, mais au moins j’en ai conscience. On demande à corps et à cris du changement, de la révolution, des réformes, mais dès que le mouvement se met en marche, une partie de la population manifeste, entre en résistance et ne veut surtout pas qu’on touche à quoi que ce soit. Je ne m’étendrais pas sur ce point, ce n’est pas le but de ce billet. Mais vous voyez très bien de quoi je veux parler.

Il y a une chose que les gens détestent c’est qu’on leur mente, qu’on soit hypocrite. Si vous avez le malheur de mentir en étant homme politique c’est encore plus grave. Pour la petite histoire, Bill Clinton a été plus emmerdé à cause de son parjure devant la Haute Cour que pour ses galipettes dans le Bureau Ovale avec Monica. D’ailleurs en France le discours dominant c’est «Tous pourris, tous voleurs, tous menteurs, on nous cache tout on ne nous dit rien». Mais dans le même temps quand un ministre raconte aux journalistes en off que le pays est dans la merde, ou que les caisses sont vides, il faut tout de suite faire un démenti parce que le peuple a besoin d’être rassuré. Il suffit de voir les comportements auxquels on assiste dès qu’on annonce qu’il y a un risque potentiel de pénurie d’essence. On a l’impression que l’invasion du pays est proche et qu’il faut faire des réserves de sucre et de gazoil. Et je ne parle même pas des campagnes électorales où pour gagner des voix il faut dire ce que les électeurs ont envie d’entendre et pas la réalité des choses. C’est bien la preuve que les gens ont envie, je dirais même besoin qu’on leur mente.

Alors tous pourris ? Je ne sais pas. Si c’était vraiment le cas, on pourrait penser que la base, la France d’en bas, adopterait un autre comportement, complètement à l’opposé de ce qu’elle dénonce à tout bout de champ. Et pourtant quand on dit la vérité ça perturbe…

Oui vous avez bien vu. Des parents se dressent contre le Crédit Mutuel et ont obtenu la censure d’une publicité évoquant la non-existence du Père Noël. Je dis censure car depuis la pub est amputée des premières secondes, celles où le père annonce ironiquement à son fils que le type en rouge est en fait un employé de Coca Cola. Des gamins auraient été traumatisés par le message. Par le message ou par la prise de conscience que leurs parents leur mentaient effrontément ? Alors on va me parler du rêve qu’on doit laisser aux enfants. Pour cela il y a les contes de fées dont le postulat de départ est basé justement sur la fiction. On dit bien à son enfant « Viens je vais te raconter une histoire ». Quand on lit les contes de Grimm, on ne lit pas Le Monde ou Libération. Mais enfin ce n’est pas mentir que de faire croire au Père Noël. Vous pouvez le tourner comme vous voulez : affirmer une chose en sachant de façon incontestable qu’elle est fausse c’est un mensonge.

Les politiciens et les médias nous prennent pour des cons ? Et s’ils avaient raison ?

Comments

[Chris Phénix]

Figure toi que j'y ai pensé à la play list avec le chiffre dans le nom du groupe.
Peut être dans les semaines à venir...

[Bragellonne]

bien, bien le Led Zep 10 years gone...(et pourquoi n'avoir pas cité un groupe avec un nom chiffré..comme 10 years after?)
Le chiffre presque satanique de Téléphone (chanté par Louis comme tu le dis, mais aussi et c'est assez rare écrit par lui)nous rappelle les démons qui hantent nos R'n'R stars (coke, alcool...)
Ah oui, j'allais oublier: Sones, led Zep, Bowie, Hendrix,Floyd...(c'est dur de n'en oublier aucun)
mais merci de citer Dire Straits, un des grands.