Chroniques de San Francisco (tome 1)

Partie pour huit jours de vacances à San Francisco, Mary Ann, vingt-cinq ans, décide ne pas rentrer à Cleveland, au grand dam de ses parents. Sa vieille copine Connie l’héberge quelques temps puis mary Ann décide de prendre son envol dans cette ville. Elle atterrit au 28 Barbary Lane, un immeuble tenue par Anna Madrigal, une sorte de matriarche hippie qui veille sur tout son petit monde en offrant de temps en temps un petit joint venu tout droit de son jardin. Mary Ann, en voulant découvrir ce qui lui semblait au départ un eldorado, devient malgré elle le centre d’un univers où gravitent autour d’elle des êtres issus de milieux très différents.

Les Chroniques de San Francisco sont d’abord parues sous forme de feuilleton dans le San Francisco Chronicle en 1976, et en effet ce roman est construit comme une sitcom. Des personnages très disparates (le vieux chef d’entreprise, sa femme bourgeoise soucieuse de son image au sein de la haute société locale, le jeune gay qui cherche désespérément l’homme de sa vie, le dragueur hétéro invétéré, et bien d’autres encore…), des chapitres courtes calibrés comme des scènes, de l’humour, des rebondissements inattendus, rien d’étonnant à ce que la télévision se soit emparée de ces Chroniques de San Francisco pour en faire une série éponyme. Après avoir publié six volumes entre 1978 et 1989, Armistead Maupin a poursuivi sa saga en 2007 et 2010 avec deux nouveaux tomes.

San Francisco a longtemps eu une image très libertaire. Le mouvement hippie, la libération sexuelle, les droits civiques homosexuels, un esprit de grande tolérance, tout ceci a longtemps fait que cette ville était une sorte de Terre Promise pour tous ceux qui voulait vivre autrement. Et puis les temps changent, les hippies se rangent, l’Amérique s’enlise dans le Vietnam, le rêve s’envole et la réalité rattrape même les plus convaincus. C’est dans cette période un peu plombée qu’évoluent les héros de cette saga. Ils essaient toujours de se forger des lendemains meilleurs mais, ils semblent malgré tout résignés. Un petit bémol tout de même, mais bon c’est le jeu qui veut ça évidement, comme par hasard, tous les personnages se croisent à un moment ou à un autre, so Plus Belle La Vie…

Ce premier tome, très prometteur, m’a définitivement donné envie d’attaquer la suite. Bon pas au point de m’enfiler * les huit volumes d’un coup, mais les personnages sont globalement attachants.

Verdict : Over the rainbow

Chroniques de San Francisco(tome 1), écrit par Armistead Maupin, éditions 10/18, publié en 1978.

*Etant donné le contexte, je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité de faire ce trait d’humour graveleux.