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Textes Blog & Rock and Roll
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5 juillet 2012

Bruce Springsteen - Paris Bercy - 4 juillet 2012

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     Hier soir, en ce 4 juillet synonyme de fête nationale américaine,  Paris était bien la capitale des Etats-Unis. Pendant que devant le Capitole à Washington on se dandinait devant les Kool & The Gang, Bruce Springsteen,  le Boss himself, donnait une grand-messe dans la touffeur du Palais Omnisports de Bercy. Après le Fils prodigue hier (Jack White), j’ai la chance d’assister à une apparition du Père. Et essayer de restez sain d’esprit après ça. Encore que même si  Bruce Springsteen a l’âge de mon père, ce serait plutôt pour moi une sorte d’oncle d’Amérique qui me laisserait en héritage le rock and roll. Enfin malgré le fait que le Boss ait une réputation d’homme au grand cœur, et il l’a encore prouvé hier soir, à 100 Euros le ticket pour le concert d’hier soir, on peut penser que son portefeuille est presque aussi rempli que son âme. Mais en même temps, il faut bien nourrir les seize personnes composant le E Street Band qui montent sur scène avec le Boss aux alentours de 20h40 dans le plus grand sauna de Paris, rempli ras la gueule. Mais avant c’est Antoine De Caunes, président honoraire du fan club du Boss, qui vient devant la foule pour nous informer que des problèmes électriques pourraient perturber le concert.

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     20h40, deux accordéonistes jouent La Vie En Rose (sous quelques lazzis mérités du public), pendant que tout le monde s’installe progressivement sur la scène. Ça démarre fort avec les deux titres phares de son dernier album, We Take Care Of Our Own et Wrecking Ball, on enchaîne avec Badlands qui met le feu à un Bercy déjà complètement debout et sans répit aucun Death To My Hometown. Bruce est en sueur et nous avec. Aucun round d’observation malgré les 63 ans du Boss, ceci dit il s’accorde une petite pause avec My City Of Ruins (avec présentation du E Street Band et déjà petit hommage aux absents Danny et Clarence) avant d’embraser une nouvelle fois le POPB grâce à Spirit Of The Night et surtout The E Street Shuffle. Une fois la chanson terminée, le public continue de chanter, le Boss voudrait démarrer une autre chanson, mais devant l’enthousiasme de ses fans, est contraint à en remettre une petit couche. La foule est ravie et Sandy (4th Of July), forcément attendue hier soir,  peut envouter la salle.

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     Bruce Springsteen a toujours été très concerné par le sort des petits, des sans grades, de l’Amérique d’en bas, voire même du tréfonds, et n’oublie pas de rappeler que « les temps sont durs en Amérique et en France », le tout dans la langue de Molière, et se lance dans une version épurée de Jack Of All Trades. Manifestement, il y a des chansons qui sont sans aucun doute très importantes pour lui, mais dont nous, Français, ne saisissons pas la portée, et il faut bien dire que le public reste parfois insensible à certains morceaux. Bon évidement lorsque Roy Bittan plaque sur son piano les premières notes de Because the Night l’hystérie s’empare à nouveau de Bercy. Devant la scène,  ça saute dans tous les sens, j’en connais ce matin qui doivent avoir mal partout.

     On continue à visiter l’immense répertoire du boss avec les classiques Darkness On The Edge of Town et Johnny 99 (revisité à la sauce country), Darlington County (« Driving in to Darlington County, Me And Wayne on the 4th of July…”, et son refrain simplissime à base de Sha la la facile à reprendre pour tout le monde), Promised Land. Les traditions sont respectées avec Waintin’ On A Sunny Day et le moment où Bruce fait monter une fille sur scène, la demoiselle ne s’est pas démontée et a chanté avec le Boss devant les 18000 spectateurs présents hier à Bercy. Puis Bruce lors de l’Apollo Medley descend carrément dans la fosse pour aller se jucher sur un petit podium en plein milieu de la foule. Enorme. Il remonte ensuite sur scène pour chanter Independance Day (quelle surprise) seul au piano. Instant de grâce et de recueillement dans le POPB. Cinq notes d’harmonica suffisent à faire se lever Bercy comme un seul homme. The River électrise à nouveau la foule qui se met à danser pendant Out In The Streets, version un peu trop lente à mon goût, mais bon Bruce n’a plus 30 ans et ça fait déjà plus de 2 heures que le concert a démarré. D’ailleurs le Boss n’hésite pas à servir quelques verres de boisson énergisante et à rafraichir quelque peu les spectateurs massés contre la scène. Plus tard les autres musiciens et l’équipe technique distribueront de l’eau au public. Il fait terriblement chaud et moite dans l’enceinte parisienne. Après Land Of Hope And Dreams, tout le E Street Band vient au bord de la scène pour saluer la salle. Ça va donc être l’heure des rappels.

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      Bruce est seul avec sa guitare dans la lumière et nous dispense un de ces speechs dont il a le secret avant d’attaquer We Are Alive, qui se termine dans une débauche de cris et de lumières. Le Boss a le sens de la formule et sait s’attirer la sympathie de son public. Je suis peut être naïf mais j’ai été extrêmement touché par sa sincérité lorsqu’il explique pourquoi il est heureux de jouer à Paris un 4 Juillet. Because France was an American's friend before Americans were American. Tout est dit. Le public applaudit à tout rompre et chavire dans l’extase lorsque Bruce enchaîne immédiatement avec Born In The USA et Born To Run. On se prépare à se dire Goodbye avec Bobbie Jean, mais on n’a pas encore tout vu. Dans un Bercy complètement rallumé, le E Street Band attaque Dancing In The Dark. C’est sur cette chanson que d’habitude Bruce dansait avec une fille du public. L’ayant déjà fait auparavant on ne s’attendait pas à ce qu’il le refasse. Mais un spectateur du premier rang avait prévu le coup et a sorti une grande pancarte « Will you dance with my mother ? Fan since 1975 ». Bruce attrape la pancarte, sourit, la repose sur scène… et va chercher Maman dans le public. Le délire complet et sans doute le plus beau jour de sa vie pour la sexagénaire. La soirée ne pouvait pas être complète sans l’hommage au Big Man, le saxophoniste historique Clarence Clemons, et ce sera fait pendant Tenth Avenue Freeze Out. Bruce, à nouveau au milieu du public, s’arrête de chanter là où vous vous doutez, des images du Big Man sont diffusées sur les écrans géants et le public hurle, siffle, applaudit pour participer à ce moment d’émotion. Enfin, après 3h20 d’un concert marathon, Bruce et le E Street Band quitte la salle après Américan Land.

     Minuit, le public sort de la salle lessivé, épuisé, mais heureux. Ce type est tout bonnement incroyable, toujours aussi généreux dans l’effort et avec son public. Monsieur Antoine, comment Bercy aurait pu manquer d’énergie alors que le Boss était dans ses murs ?

 

     Verdict : Carte Merveille.       

 

 

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Commentaires
C
Le concert du siècle je ne sais pas, car il parait que celui du lendemain était encore meilleur. Je n'arrive pas à imaginer ce que ça peut donner, parce que franchement je ne m'attendais pas à vivre un truc pareil.<br /> <br /> deux petits extraits :<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=ym7YG-qPBQM<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=3ToHCl3BZxU
C
Autant le précédent texte m'a laissée quelque peu indifférente, autant celui-ci a fait dresser les petits poils de mes bras un instant. Joli partage d'émotions, l'écriture est efficace. Ou c'était vraiment le concert du siècle. Ou les deux.
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