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19 février 2013

Gary Clark Jr. au New Morning - 18 février 2013

Blak_and_Blu

 

     C’est précédé d’une réputation et d’une carte de visite plus que flatteuses que Gary Clark Jr a débarqué hier soir au New Morning. Pour celles et ceux qui ignorent son pédigrée, et il y a quelques mois encore je n’avais jamais entendu parler du bonhomme, sachez que Gary Clark a 29 ans depuis la semaine dernière et qu’il nous vient d’Austin (Texas). Austin, la ville d’un certain Stevie Ray Vaughan. C’est d’ailleurs en rencontrant le proprio du club où Stevie Ray Vaughan s’est fait connaître que sa carrière décolle. Son talent l’emmène ensuite au Crossroads Festival, organisé par Eric Clapton, où il partagera la scène avec, entre autres, BB King, ZZ Top, Buddy Guy, et bien sûr Clapton himself. L’année 2012 est à marquer d’une pierre blanche pour Gary Clark Jr, puisqu’après avoir joué avec God, il participa au concert Red, White and Blues à la Maison-Blanche devant Obama. Il retrouva sur scène à cette occasion BB King, Buddy Guy et … Mick Jagger. Ce dernier invitera plus tard Gary Clark à jouer avec les Stones lors de leurs deux concerts américains pour célébrer le cinquantenaire du groupe. Rien que ça.

     Habitué à jouer dans les plus grands festivals devant des foules de plusieurs dizaines de milliers de personnes, Gary Clark a entamé le 15 février (jour de son anniversaire) à Amsterdam, une tournée européenne de 10 dates pour défendre son dernier album, Blak And Blu, sorti en octobre dernier. Blak And Blu, un nom d’album bien familier pour les amateurs des Stones. Comme quoi tout est lié. Mais revenons à Gary Clark Jr, grosse vedette du blues-rock aux USA, qui passe des énormes scènes américaines aux petites salles européennes, et notamment le New Morning. Est-il atteint du complexe de supériorité, naturel j’ai envie de dire, des Américains ? S’il est très connu chez lui, en Europe, même si son nom commence à beaucoup circuler dans le landerneau blues et rock, Gary Clark Jr soit encore conquérir le Vieux Continent, de la même façon qu’il a conquis le Nouveau Monde. Est-ce vraiment raisonnable de faire poireauter son public pendant une heure sans l’informer ni même s’excuser en arrivant enfin sur scène ? Bon allez, je lui laisse le bénéfice du doute, car après tout ce n’était peut être pas de sa faute si un concert annoncé à 19h30 ne débute qu’à 20h30 bien sonné. Gary Clark Jr serait-il fan de Plus Belle La Vie ? Allez savoir. En tout cas, le New Morning commençait vraiment à s’impatienter lorsque Gary Clark Jr et ses musiciens ont attaqué When My Train Pulls In. Ça démarre fort, peut être pour se faire pardonner, l’Américain fait étalage de tout son talent. Avec ou sans médiator, slide guitar et même, j’avais jamais vu ni entendu parler d’un truc pareil, scratch sur une corde avec le médiator. Les DJs peuvent se rhabiller. Ce qu’ils font avec une platine, Gary Clark Jr le fait avec une Gibson !  Pendant deux heures Gary Clark et son trio vont aligner les titres de Blak And Blu avec quelques reprises, dont notamment le standard Three O’Clock Blues (de fort belle facture).

     Quelques titres du dernier album, dont la chanson titre, pourraient rebuter certains, et j’en fais partie, pour leur sonorités un peu R’n’B des années 80, mais fort heureusement il n’en est rien sur scène. La version épurée, seul à la guitare de Blak And Blu, débouchant sur l’intro de Bright Lights, le morceau le plus connu de l’album, est un des grands moments du concert qui n’en manquent pourtant pas. Lorsque sonne l’heure des rappels, Gary Clark Jr revient seul en scène avec sa guitare pour chanter In The Evening (When the Sun Comes Down). Splendide. Après deux dernières chansons menées tambour battant, dont Numb, énorme morceau de hard-blues, Gary Clark quitte définitivement la scène du New Morning après avoir inondé la salle pendant deux heures de son blues rock de haut vol. Sans transpirer en plus. Et c’est bien ça le problème. Oui, oui, cent fois oui, Gary Clark Jr est un putain de bon guitariste, même si parfois j’ai trouvé que ça manquait de fluidité, un comble lorsqu’on constate de quoi le bonhomme est capable. Mais je l’ai trouvé très prétentieux dans son attitude (oui, Mick Jagger, je sais…), satisfait de sa personne, cabotinant parfois juste pour recevoir des applaudissements (mérités ce n’est pas la question). Bon après, c’est mon ressenti, mais je n’ai trouvé aucun charisme, aucune humilité à ce prodige du blues et du rock. Ne vous méprenez pas toutefois, hier j’ai assisté à un très bon concert au New Morning, mais il a manqué ce petit supplément d’âme qui fait la différence.

     Pour finir, un petit mot sur le public d’hier soir. Il y avait vraiment toutes les générations et catégories sociales réunies hier dans la salle du New Morning. Il y avait même pas mal de dames d’un âge respectable dirons-nous, qui remuaient leur crinière, parfois grisonnante. J’ai été assez surpris que le public soit composé quasiment uniquement de Blancs, même si tout près de moi une jeune Black a mouillé sa culotte lorsque Gary Clark lui a répondu « I love you too ». Je suis sans doute victime du préjugé  blues égal musique de Noirs. Ce qui est d’autant plus crétin que je ne suis pas Noir et que j’aime le blues. Les clichés ont décidément la vie dure, mais le blues serait-il devenu une musique presque exclusivement destinée aux Blancs ? Vous avez deux heures. Passez-les avec Gary Clark Jr, ça devrait bien se passer.

 

 

     Verdict :  Bright Guy

   

     Gary Clark Jr, Blak And Blu, chez Warner Bros records, sorti le 22 octobre 2012

 

IMG-20130218-00137 - Copie

 

 

 

 

 

 

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