Mon Pire Cauchemar

     Agathe (Isabelle Huppert) dirige une prestigieuse fondation d’art contemporain et vit avec son éditeur de mari (André Dussolier) dans un appartement cossu du 6^ème arrondissement. Patrick (Benoît Poelvoorde) va de combine en combine pour subsister et faire face aux services sociaux qui menacent de placer son fils dans un foyer d’accueil. A priori tout les sépare, mais les fils d’Agathe et de Patrick fréquentent la même classe du Lycée Henri IV et deviennent de très bons amis. Cela aura pour conséquence de faire entrer Patrick le bourru dans la vie des deux bourgeois très guindé, et forcément de la chambouler fortement.

     Mon Pire Cauchemar aurait pu être la comédie française du moment mais, pas de chance, Intouchables fait un carton monumental. Anne Fontaine fait se rencontrer deux classes sociales qui habituellement s’ignorent. Bien sûr le trait est forcé, l’écart entre les personnages sidérant, un couple bien rangé vivant dans un 200 mètres carrés d’un côté, un loser patenté habitant dans une camionnette vantant un car-wash un peu particulier de l’autre, mais les acteurs sont parfaitement utilisés dans leur registre préférentiel et ça marche. Comme d’habitue Poelvoorde est parfait en alcoolique, bourrin au cœur tendre qui « participe à l’effort national en fourrant du boudin ». Isabelle Huppert et André Dussolier sont égaux à eux même, très bon donc, dans le simulacre du couple parfait qu’ils entretiennent depuis longtemps, mais néanmoins d’accord sur une seule chose : la mascarade et le snobisme qu’est le monde de l’art. A noter également la bonne prestation de Virginie Efira dans le rôle de la baba cool amoureuse des arbres et de la musique transcendantale. Pas le film de l’année, mais ça reste somme toute un bon divertissement, qui fera à n’en pas douter une belle audience lors de sa diffusion à la télévision.

     Verdict : La Belle et la Bête.

     Mon Pire Cauchemar, réalisé par Anne Fontaine, avec Benoït Poelvoorde, isabelle Huppert, André Dussolier, Virginie Efira, sortie en salle le 9 novembre 2011.